Une jeune fille qui connaissait les sœurs écrit comme suit:

 

"Le fait est que nos campagnes présentent un trés triste spectacle: il ya tant de misère, tant d'ignorance, tant d'abrutissement, tant de mal physique et au moral! Et personne ne vient au secours de toutes ces souffrances! Personne ne se doute du bien qu'il y aurait à faire, et cependant, malgré ma vue courte, il me semble qu'il ya là un horizon magnifique pour un coeur chrétien. Enfin nous ne sommes pas tout à fait seuls de notre avis: voilà Les soeurs Maristes qui fondent ouvrent un petit couvent à Jarnosse. Personne n'aurait eu l'idée de choisirun petit trou comme celui-là, mais enfin la Providence a de meilleurs yeux que les hommes et ne dédaigne pas ce qu'il y a de plus petit... Il y a là, à la tête de la nouvelle œuvre, la fondatrice de tout l'Ordre des soeurs Maristes. C'est une femme déjà agée, ... une âme forte et généreuse et surtout un cœur plein de charité." (RMJ 223, 2)

 

 Lorsque la maison a été établie à Jarnosse, les sœurs se sont consacrées à l'éducation des gens et en particulier des enfants. Elles leur ont enseigné la religion et les compétences de base en lecture et en écriture. Elles ont agi à la fois comme enseignants et comme mères préparant les jeunes filles à assumer leur rôle dans la société à cette époque. Elles ont rendu visite aux familles et aux malades, les consolant et les préparant à la mort.

 

Le travail a prospéré. 60 jeunes filles âgées de 16 à 18 ans sont devenues des pensionnaires, commençant ainsi une école de sciences domestiques. Non seulement elles ont reçu une éducation de base, mais elles ont été formées dans les principes et la pratique catholiques. Cette école privée a duré jusqu'en 1891, date à laquelle elle a fusionné avec l'école publique de la région. Même les enfants les plus pauvres étaient scolarisés là-bas. Les Sœurs ont également organisé un club pour les filles, ont soigné la sacristie dans l'Église et ont préparé les enfants aux sacrements.

 

C'est ici que le 30 juin 1858 Jeanne-Marie Chavoin (Mère St Joseph, comme elle était connue en religion) est morte avec ces mots sur les lèvres:

 

"Soyez toutes bien unies, aimez bien la simplicité... aimez le travail et la vie cachée." (RMJ 108, 1-2)

 

Mère Fondatrice a établi des relations avec les gens avec simplicité et humilité et a ainsi pu les aider à reconnaître leur propre bonté fondamentale. Elle s'est montrée comme une lueur d'espoir pour ceux qui subissaient les durs effets du bouleversement social et religieux de l'époque. Elle et les Sœurs vivaient près des gens et étaient en contact avec leurs problèmes quotidiens et leurs peurs. Leur style de présence et d'approche était accueillant - l'Église devint un canal par lequel le message évangélique fut reçu.

 

 Elle avait une compréhension profonde de ce que le fondateur, Jean-Claude Colin, avait en tête quand il parlait des maristes comme  «des instruments de la miséricorde divine» et de la manière dont la branche féminine était prête à vivre la formule «cachée et inconnue» de la Société de Marie. 

 

Après la mort de la fondatrice, ce travail a continué jusqu'en 1902, date à laquelle la maison a été fermée.